Formée très tôt au dessin classique, crayon, fusain, noir et blanc, j’ai lors de mes études aux Beaux Arts de Rennes été particulièrement attirée par les richesses de l’utilisation de la couleur. Aussi, de la fidélité au réel la plus exacte me suis-je orientée vers une vision abstraite totalement guidée par l’harmonie des formes et des couleurs et peu à peu des matières. Depuis lors et avec une connaissance plus affirmée des œuvres du passé et du présent que j’affecte autant les unes que les autres, j’oscille entre ces deux modes de vision du monde, une qui s’appuie sur les données du monde visible mais jongle avec, et celle qui fait appel à un univers coloré plus intuitif, suggestif ayant pour seul support la curiosité de ce qui va advenir.

 

Née à La Flèche
(Sarthe) en 1948,
je vis et travaille
à la Teste (Gironde)

Une carte postale d’un pays lointain, un objet familier, un dessin ancien, une sensation, une rencontre, sont des sources d’inspiration qui se croisent et se tissent au jour le jour mêlant passé, présent et avenir J’ai toujours pensé, et j’en suis de plus en plus convaincue, que tout était lié, que les domaines de la connaissance et de la sensibilité se fondent en nous en une sorte de substrat dans lequel nous puisons lorsque nous nous exprimons.

Sans doute est-ce pour cela que j’aime manipuler des techniques multiples : dessin, photo, acrylique, peinture à l’huile, glycéro ou petits volumes ou collages de petits riens. Le tout est de suivre le fil de ses idées et de sentir que l’on va trouver, au moins pour soi, quelque chose de nouveau. Au moment où je sens que je me répète, je change tout.

Quand même, la peinture à l’huile est le médium que j’utilise le plus couramment ; je la trouve plus sensuelle et plus malléable, plus docile que l’acry­lique par exemple. Elle autorise des reprises, des superpositions à différents niveaux de séchage, des trans­pa­rences avec des apparitions colorées plus ou moins volontaires, des surprises.

   

En fait, passer d’un grand châssis à un petit bout de papier, d’une toile classique à un morceau de tissu de récupération me met particulièrement en joie même si ce jeu génère de ratés. Alors fenêtres, arbres, ailes de papillons, dentelles, personnages ou formes abstraites, c’est toujours l’occasion de s’interroger sur les rapports entre la représentation et la réalité du support et de la matière picturale, entre l’illusion ou le désir d’illusion, et notre émotion.

Martine Aupy-Dumeste

 
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